Une vision stratégique lucide pour une Défense plus forte
Dans un monde en mutation rapide, où les menaces sont multiples – qu’elles soient militaires, hybrides, cyber ou informationnelles – il est urgent de renforcer la crédibilité de notre Défense. La nouvelle vision stratégique 2025, présentée par le ministre Theo Francken, répond à cet impératif avec lucidité et clarté.
Je soutiens pleinement cette démarche car elle constitue une rupture nécessaire avec les visions fragmentées du passé : elle trace une trajectoire cohérente à long terme, fixe des objectifs ambitieux mais réalistes, et surtout, elle permet de franchir une étape essentielle : l’adoption d’une loi de programmation militaire.
Trois priorités stratégiques à l’horizon 2035
La vision stratégique repose sur une analyse lucide de notre environnement de sécurité :
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Se préparer à un conflit de haute intensité dans le cadre de l’OTAN ou de l’UE.
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Protéger le territoire national, notamment face aux menaces cyber ou hybrides.
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Anticiper le combat du futur en misant sur les nouvelles technologies, la résilience et la rapidité de réaction.
Cette approche permet à notre pays de reprendre sa place dans l’architecture de sécurité européenne, en réduisant sa dépendance à l’égard d’alliés extérieurs et en renforçant sa propre capacité d’action.
Des actions concrètes pour transformer la Défense
Ce n’est pas une vision théorique : elle s’accompagne d’un plan d’actions structuré, parmi lesquelles :
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L’adoption d’une loi de programmation militaire (2026–2034), indispensable pour planifier les investissements et recruter les effectifs nécessaires.
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La réforme des processus administratifs, la digitalisation et la révision du cadre légal de la Défense.
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La modernisation de nos capacités dans les domaines du cyber, du renseignement, de l’influence stratégique ou encore de la résilience logistique.
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La constitution d’un stock stratégique de munitions, en réponse aux enseignements du conflit ukrainien.
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Le lancement d’un service militaire volontaire dès 2026, permettant à chaque citoyen de contribuer à la sécurité collective.
Un effort budgétaire ambitieux et responsable
La vision stratégique trace une trajectoire budgétaire claire :
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Atteindre 2 % du PIB dès 2025, conformément aux engagements OTAN ;
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Aller plus loin avec un objectif de 2,5 % à partir de 2034 ;
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Dédier 25 % du budget à l’investissement matériel majeur, garantissant un effet structurant sur l’industrie de défense belge et européenne.
Cet effort s’inscrit dans une logique de responsabilité budgétaire, avec un cadre transparent en euros constants et une distinction claire entre budget de base et investissements.
Un calendrier réaliste, des engagements précis
L’objectif est d’inscrire cette vision dans le temps long, avec des jalons concrets :
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La loi de programmation militaire sera déposée en 2025 pour entrer en vigueur le 1er janvier 2026 ;
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Le recrutement massif (plus de 14.000 militaires, 6.600 réservistes et 4.800 civils) débutera dès la législature actuelle ;
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Le service militaire volontaire visera 1.000 jeunes par an à partir de 2028.
Pourquoi je soutiens cette vision
Parce qu’elle est réaliste, cohérente et ambitieuse. Elle tient compte des nouvelles formes de conflit, fixe une direction à suivre, et redonne du sens à l’engagement militaire dans notre société.
Mais surtout, elle permet d’avancer concrètement : avec la loi de programmation militaire, notre pays pourra enfin donner à sa Défense les moyens de ses ambitions.
Dans un monde incertain, la sécurité n’est plus une option, mais un socle. C’est en planifiant, en investissant, et en modernisant notre outil militaire que nous garantirons notre souveraineté, notre liberté et notre place en Europe.
Le texte intégral disponible ici