Alors que le sommet de l’OTAN s’ouvre aujourd’hui à La Haye, une pression croissante s’exerce sur les États membres, dont la Belgique, pour porter les dépenses de défense à 5 % du PIB. Mais de quoi parle-t-on concrètement ?
Pour notre pays, cela représenterait près de 30 milliards d’euros par an. Ce chiffre, à lui seul, résume toute la difficulté du débat : nous ne sommes tout simplement pas prêts à assumer un tel effort sans une réforme profonde de notre modèle budgétaire.
Une équation budgétaire impossible
Nous devons le dire avec clarté : la sécurité a un prix, et ce prix, aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous le permettre.
Pourquoi ? Parce que la Belgique vit au-dessus de ses moyens depuis trop longtemps. Nos déficits se creusent, notre dette se stabilise à un niveau trop élevé, et chaque euro dépensé en plus dans un domaine ne peut l’être ailleurs sans choix courageux. Vouloir consacrer 30 milliards par an à la défense, sans repenser notre modèle global de dépenses, c’est soit mentir aux citoyens, soit sacrifier d’autres piliers essentiels de notre société — comme la santé, l’enseignement ou les pensions.
Nous ne pouvons plus continuer à empiler les obligations sans nous donner les moyens de les financer. Cela exige de grandes réformes structurelles pour garantir à la fois notre modèle social et notre capacité à nous défendre.
Trop de naïveté, trop longtemps
Nous avons cru pendant des décennies que la paix était acquise. Que d’autres, ailleurs, assureraient notre sécurité. Nous avons délégué notre défense, nous avons oublié que la liberté se protège.
Aujourd’hui, le réveil est brutal. Face aux menaces russes, aux tensions géopolitiques globales, aux attaques hybrides ou cyber, nous réalisons que la sécurité est la première des libertés. Et qu’elle suppose des moyens, une stratégie, et une cohérence budgétaire.
Mais nous ne pourrons pas corriger 30 ans de naïveté par une fuite en avant budgétaire. Ce n’est pas en signant un chèque en blanc que nous rattraperons notre retard.
La Belgique ne peut pas suivre aveuglément
Dans ce contexte, la Belgique ne peut pas signer les yeux fermés un engagement à 5 % du PIB, simplement pour “faire comme les autres” ou satisfaire à une exigence arithmétique.
Nous avons besoin :
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De solidifier notre santé budgétaire e réformant notre système.
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D’une stratégie européenne concertée, car il est absurde de multiplier les dépenses parallèles entre 27 pays sans coordination.
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D’un lien clair entre investissement et efficacité : chaque euro doit renforcer notre sécurité réelle, pas nourrir des doublons ou des achats non adaptés.
Augmenter nos dépenses de défense, oui — mais dans le cadre d’un effort budgétaire global, responsable et réformateur. Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons garantir notre autonomie stratégique sans sacrifier notre cohésion sociale.
Pour une défense intelligente et soutenable
Plutôt que de céder à une logique de chiffres, nous devons engager une réflexion profonde sur ce que signifie “défendre notre pays” au XXIe siècle. Cela passe par :
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Un pilier européen de défense plus intégré au sein de l’OTAN.
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Des investissements ciblés : cybersécurité, protection des infrastructures critiques, espace, R&D sécuritaire.
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Un effort budgétaire soutenable, conditionné à des réformes structurelles.
Conclusion
Le sommet de La Haye ne doit pas être un concours de dépenses. Il doit être un tournant de lucidité. La Belgique ne peut plus continuer à promettre sans agir, à dépenser sans réforme.
Nous devons faire face à la réalité : nous avons été naïfs, nous avons sous-investi, et nous avons trop longtemps vécu au-dessus de nos moyens.
Aujourd’hui, il ne s’agit pas de refuser l’effort — il s’agit de le faire avec responsabilité, vision et courage. Car seule une défense intelligente, résiliente et financièrement soutenable nous permettra de garantir à la fois notre sécurité et notre liberté.
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