« En politique, il ne faut jamais se plaindre! »…

2025 a été une année particulière pour moi.

Elle a commencé par une sortie de charge du gouvernement, au terme d’un cycle politique intense, clôturé par une année électorale 2024 dont le résultat n’a pas été à la hauteur du travail accompli, de l’énergie investie ni des résultats obtenus. Résultat, une année commencée un genou à terre…

Après quinze années vécues à cent à l’heure comme député provincial, puis cinq années à deux cents à l’heure comme secrétaire d’État, il m’a fallu près de deux mois pour me remettre sur mes deux jambes. Deux mois pour accepter la rupture de rythme, le silence soudain, le vide que laisse une fonction lorsqu’elle s’arrête brutalement. Pour tenter d’accepter la nature humaine et ce qu’elle comporte de plus laid… Deux mois pour reprendre souffle, tout simplement.

Très vite pourtant, le temps politique m’a rattrapé.

J’avais repris de nouvelles responsabilités parlementaires, en défense et en finances, des matières exigeantes, structurantes, qui appellent rigueur, hauteur de vue et sens du long terme. Un autre tempo, une autre posture, mais toujours la même exigence.

2025 a aussi marqué un tournant personnel et professionnel.

J’ai créé et lancé deux nouvelles sociétés. J’ai découvert le métier d’entrepreneur, dans ce qu’il a de plus déstabilisant et de plus libérateur à la fois. L’incertitude, la confrontation directe au réel. Mais aussi une vraie liberté, la capacité d’agir sans filtre, de construire sans attendre, de porter une vision jusqu’à sa concrétisation. De penser, réfléchir et faire.

Dans le même mouvement, j’ai lancé une ASBL dédiée à l’éducation à la citoyenneté numérique, avec une ambition claire : mieux armer les citoyens face aux usages numériques, protéger l’esprit critique et, au fond, défendre la démocratie dans un monde digital qui fragilise ses fondements.

Sur le plan local enfin, m’impliquer dans mon territoire comme président du Gal Culturalité et au sein du conseil communal de Jodoigne. Un engagement plus discret, moins exposé, mais profondément enraciné.

2025 aura donc été une année de réflexion, de déception parfois, d’introspection souvent, mais aussi de vision, d’action et, à certains égards, de satisfaction.

La politique est une machine qui ne s’arrête jamais.

Elle broie, elle use, elle accélère tout ce qu’elle touche. Je l’ai toujours su. Je l’ai toujours vécu. Mais jamais je ne l’avais ressenti avec une telle intensité. Sans doute parce que les générations changent, le monde lui-même s’emballe, laissant de moins en moins d’espace à l’humain, à la lenteur, à la nuance.

Je poursuis aujourd’hui de nouveaux projets avec une nouvelle sérénité : celle de voir que les graines semées dans mes fonctions précédentes continuent de grandir sans moi. Preuve, s’il en fallait, que changer le monde relève du temps long, de la patience et de la ténacité, bien plus que de l’agitation permanente.

Mais je regarde 2025 avec une certaine amertume aussi.

Celle de vivre dans une époque qui ne voit plus que la surface des choses, qui ne reconnaît plus la complexité du réel, et qui a effacé la nuance au profit d’une polarisation brutale, faite de slogans, d’anathèmes et de surenchères stériles.

2025 sera une année mémorable pour moi.

Elle restera comme une année fondatrice. Une année qui m’aura fait grandir, comprendre, ajuster, et peut-être me recentrer un peu plus sur l’essentiel.

L’énergie est là, plus calme peut-être, mais plus juste. La vie est courte, et belle pour qui accepte les épreuves comme des occasions de grandir. En 2026, je ferai le choix de continuer à avancer, sans céder à la fatalité, et de m’engager, à ma mesure, pour ce qui mérite d’être construit et transmis.

Mais ça, je vous l’écrirai dans un autre article.

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