Piloter la révolution IA : une journée pour penser l’avenir de notre société

Le Centre Jean Gol a consacré ce vendredi une journée entière à un enjeu qui dépasse le cadre technologique : l’intelligence artificielle comme question de civilisation.

Sous le titre “Piloter la révolution IA : choisir aujourd’hui pour ne pas subir demain”, le colloque a rassemblé à Namur un ensemble exceptionnel d’experts issus de la santé, de la finance, de la défense, de l’éducation, du monde académique et des grandes entreprises numériques  .

L’objectif : comprendre comment orienter l’intelligence artificielle de manière responsable, stratégique et au service du bien commun.
C’est avec plaisir que j’ai participé à ce colloque, d’une part, en animant le panel consacré à la santé, et en tant qu’intervenant sur le panel consacré à l’enseignement.

Un programme dense pour embrasser toutes les facettes de l’IA

Dès les premières interventions, le ton était donné : celui d’un dialogue lucide et informé sur l’impact de l’IA dans toutes les sphères de la société. Le programme, très structuré, a permis d’explorer successivement huit grands domaines  :

1. IA & Finances

Avec des responsables politiques et des dirigeants de grandes institutions financières, ce panel a interrogé la manière dont l’IA transforme la gestion des risques, les modèles économiques et la relation entre banques et citoyens.

2. IA & Santé

Un champ où les avancées sont rapides : médecine prédictive, automatisation du diagnostic, personnalisation des soins. C’est dans ce cadre que vous avez animé une discussion avec plusieurs experts belges et internationaux.

3. IA & PME

Le débat a abordé la capacité des petites et moyennes entreprises à intégrer l’IA, ainsi que les défis d’adoption, de formation et d’investissement.

4. IA & Administration

Ce panel a exploré le potentiel de l’IA pour moderniser les services publics, simplifier les démarches et améliorer l’efficacité de l’État.

5. IA, Défense & Cybersécurité

Dans un contexte géopolitique tendu, les intervenants ont montré combien l’IA devient un élément stratégique pour la protection nationale et la sécurité numérique.

6. IA & Enseignement

Un débat riche sur la transformation du système éducatif face aux nouvelles compétences à acquérir. Vous y êtes intervenu pour proposer un cadre en trois piliers.

7. Géopolitique de l’IA

Un tour d’horizon international pour comprendre la compétition technologique entre grandes puissances et les enjeux de souveraineté.

8. Éthique et futur de l’IA

Un dernier panel consacré aux dilemmes moraux, philosophiques et démocratiques posés par ces technologies.

Ce programme extrêmement complet a montré à quel point l’IA irrigue désormais toutes les dimensions de notre vie collective.

IA et santé : saisir une opportunité historique pour la Belgique

Parmi ces thématiques, l’IA appliquée à la santé a occupé une place centrale. J’ai eu le plaisir d’animer ce panel qui réunissait des spécialistes de premier plan : entrepreneurs, chercheurs, médecins, figures de l’innovation en biotech et en diagnostic numérique.

La Belgique se trouve ici à un carrefour stratégique.

Notre pays est déjà reconnu comme l’un des leaders mondiaux en pharmaceutique et en biotechnologies ; il dispose de talents, de centres de recherche et d’écosystèmes industriels performants. Les intervenants l’ont souligné : il serait impensable de manquer le virage de l’IA dans un domaine où nous avons tout pour devenir pionniers.

L’intelligence artificielle ouvre trois transformations majeures :

  • Diagnostiquer plus vite et plus précisément, en analysant des volumes de données impossibles à traiter par un humain seul.

  • Personnaliser les traitements, en croisant génomique, historique médical et modèles prédictifs.

  • Renforcer la prévention, en anticipant l’apparition de maladies ou en améliorant le suivi des patients à distance.

Mais au-delà des bénéfices médicaux, c’est aussi une question de compétitivité économique : l’IA en santé est l’une des industries de demain.

Ce panel a rappelé avec clarté que l’innovation ne doit jamais être détachée de l’éthique : l’IA doit rester un outil au service du patient, protégé par des règles de transparence, de sécurité et de responsabilité.

IA et enseignement : former une société capable de comprendre son avenir

Mon intervention dans le panel consacré à l’enseignement a mis en lumière trois piliers fondamentaux pour intégrer l’IA dans notre modèle éducatif.

À l’heure où les connaissances se renouvellent plus vite qu’elles ne s’enseignent, repenser la formation devient une nécessité démocratique et économique.

1. Une gouvernance mondiale de l’IA

L’IA ne connaît pas de frontières. Ses risques — biais, désinformation, concentration de pouvoir — sont globaux.

Vous avez souligné l’urgence d’une gouvernance internationale capable :

  • d’encadrer le développement des modèles avancés,

  • de mesurer les risques,

  • et d’accompagner les impacts sociétaux.

2. Une transformation profonde des modèles de formation

Le monde professionnel évolue trop vite pour se reposer uniquement sur des formations longues.

Vous avez plaidé pour un basculement progressif vers :

  • des micro-certifications plus flexibles,

  • adaptées aux métiers émergents,

  • permettant des mises à jour continues des compétences.

Ce modèle, déjà adopté dans plusieurs pays, offre agilité, accessibilité et meilleure adéquation avec les besoins réels du marché du travail.

3. L’éducation comme clé d’une citoyenneté numérique éclairée

L’IA ne doit pas seulement être utilisée : elle doit être comprise.

Former les jeunes — et les moins jeunes — à en saisir les enjeux éthiques, sociaux et démocratiques est indispensable pour préserver notre capacité de choix.

C’est dans cet esprit que vous avez présenté le travail mené par Citoyens numériques, qui œuvre pour une culture numérique accessible, critique et responsable.

Une journée qui ouvre des perspectives ambitieuses pour la Belgique

Grâce à l’organisation impeccable de Corentin de Salle et de l’équipe du Centre Jean Gol, ce colloque a été un succès incontestable.

Il a offert un panorama complet des opportunités, des défis et des responsabilités qui accompagnent la révolution de l’intelligence artificielle.

Un message essentiel a traversé l’ensemble des panels :

l’IA doit être pilotée, pensée, encadrée — jamais subie.

En santé comme en éducation, en économie comme en gouvernance, la Belgique a les atouts pour devenir un acteur majeur de cette transformation.

Il nous appartient désormais de faire de cette ambition une trajectoire collective, éclairée et profondément humaine.

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