Invité par les organisateurs du Forum InCyber à Montréal, j’ai eu l’honneur de participer à un panel consacré à l’identité en ligne dans un contexte de cybersécurité.

Un sujet passionnant, au cœur des transformations numériques que nous vivons, et au croisement de la protection des citoyens, de la souveraineté européenne et de la responsabilité numérique.

Cette invitation est plus qu’un signe d’intérêt : elle marque une reconnaissance du travail mené ces dernières années sur plusieurs chantiers essentiels : la mise en œuvre du règlement européen eIDAS, la Déclaration de Louvain-la-Neuve adoptée en avril 2024 par les 27 États membres de l’Union européenne et le déploiement du portefeuille numérique belge MyGov.

Trois étapes d’une même ambition : bâtir une Europe de la confiance numérique.

Un échange international autour de la confiance numérique

Le panel réunissait plusieurs experts internationaux de haut niveau :

Nicolas-Loïc Fortin (Intrasécur Inc), Nataliya Khlyenko (Khylenco), Marc-André Frigon (CISO, Gameloft), Esmond Kane (CISO, Advarra) et Nicolas Seigneur (Field CTO, Indigo Consulting).

Des intervenants aux profils complémentaires issus du monde de la cybersécurité, de la transformation numérique et de la gestion des risques avec qui j’ai eu le plaisir d’échanger sur les enjeux de l’identité en ligne et la nécessité de reconstruire la confiance dans l’espace numérique.

L’identité numérique, une nouvelle clé de la cybersécurité

Lors du panel, j’ai rappelé que l’identité numérique n’est pas un simple outil administratif, mais bien un pilier stratégique de la cybersécurité moderne.

Dans un monde de plus en plus interconnecté, la sécurité ne se limite plus aux pare-feux ou aux mots de passe : elle dépend de notre capacité à prouver qui nous sommes, en ligne comme hors ligne.

La confiance en ligne devient une infrastructure démocratique.

Sans elle, il n’y a ni économie numérique, ni participation citoyenne, ni innovation durable.

Le facteur humain, premier maillon de la sécurité

Plus de 80 % des incidents cyber trouvent leur origine dans une erreur humaine : clic imprudent, ingénierie sociale, négligence.

Ces vulnérabilités montrent que la cybersécurité n’est pas seulement une question de technologie, mais aussi de comportement et de discernement. Et un enjeu sociétal majeure.

D’où la nécessité de donner à chacun des outils accessibles et fiables pour identifier la provenance d’un message, d’une interaction ou d’un contenu.

Autrement dit : savoir de qui vient le message.

C’est une condition essentielle pour discerner le fiable du douteux, et renforcer la résilience collective face aux menaces numériques.

De l’Europe à la Belgique : des solutions concrètes

Le règlement européen eIDAS 2.0, la Déclaration de Louvain-la-Neuve et le portefeuille numérique belge MyGov traduisent cette vision d’une identité numérique au service de la confiance.

Ils posent un cadre où chaque citoyen peut :

  • utiliser une identité vérifiée pour ses démarches officielles ou professionnelles ;

  • utiliser un profil authentifié mais non identifiable, garantissant un pseudonyme maîtrisé.

  • utiliser un profil anonyme.

La Belgique jouera un rôle moteur, avec la reconnaissance  de la carte d’identité électronique dans MyGov, interopérable à l’échelle européenne. Notre Ministre de l’intérieur Bernard Quintin me l’a annoncé pour fin 2025 lors d’une récente question orale au Parlement fédéral de Belgique.

Vers une cybersécurité plus humaine et plus démocratique

Ces outils permettront de responsabiliser les interactions numériques :

  • signature de contenus, d’e-mails, de codes ou d’algorithmes ;

  • authentification dans les chaînes de cybersécurité ;

  • lutte contre la désinformation et les deepfakes.

Mais surtout, ils replacent l’humain au cœur de la cybersécurité : un citoyen capable de comprendre, choisir et agirdevient le meilleur rempart contre la manipulation numérique.

Conclusion : Une confiance qui protège

L’avenir de la cybersécurité passe par une identité numérique souveraine, éthique et humaniste.

Une identité qui protège sans surveiller, qui sécurise sans enfermer, et qui responsabilise sans restreindre.

En participant à ce panel à Montréal aux côtés d’experts venus d’horizons variés, j’ai pu constater combien cette vision européenne de la confiance numérique trouve un écho international.

Car, partout, la même conviction s’impose : mieux s’identifier, c’est mieux se protéger.

Actualités récentes

Privacy Preference Center