L’attaque informatique qui a récemment paralysé un logiciel de gestion des bagages, perturbant le fonctionnement de trois aéroports internationaux en Europe, illustre avec force la réalité de la menace cyber. Ce n’est plus un risque théorique : les cyberattaques frappent désormais au cœur de nos sociétés, avec des conséquences concrètes pour des millions de citoyens et pour la confiance dans nos infrastructures.

C’est dans ce contexte que j’ai eu l’occasion de participer à un débat sur la cybersécurité sur la chaine bruxelloise BX1.

En Belgique, la vigilance doit être encore plus élevée. Notre pays n’est pas une cible parmi d’autres : il est un point névralgique, abritant l’Union européenne, l’OTAN et de nombreuses institutions internationales. Cette concentration de centres de décision en fait un terrain privilégié pour les tentatives de déstabilisation, qu’elles soient le fait d’acteurs étatiques, de groupes criminels ou de mouvements idéologiques.

 

Un élément préoccupant est que les attaques ne visent plus seulement les prestataires stratégiques. Elles s’étendent aux sous-traitants, aux partenaires technologiques, voire à l’ensemble du tissu économique et social. La cybersécurité n’est donc plus uniquement l’affaire des grandes entreprises ou des autorités publiques : elle concerne chaque maillon de la chaîne, jusqu’aux plus petits acteurs.

Face à ce constat, deux axes d’action apparaissent indispensables :

  1. La responsabilité partagée : chaque organisation, publique comme privée, doit adopter des standards minimaux de cybersécurité. Sensibilisation, formation, mise à jour régulière des systèmes, gestion rigoureuse des accès et sauvegardes sécurisées doivent devenir la norme.

  2. Un cadre légal renforcé : l’Europe, avec la directive NIS2, impose déjà de nouvelles obligations aux opérateurs de services essentiels et à leurs prestataires. Nous devons à la bonne implémentation de cette régulation dans les organisations concernées.

 

Il ne s’agit pas d’imposer une bureaucratie supplémentaire, mais de créer une culture de la cybersécurité, où chaque acteur est conscient de son rôle dans la résilience collective. La sécurité numérique doit être vue comme une responsabilité partagée, au même titre que la sécurité routière ou sanitaire.

 

La digitalisation est une chance pour nos sociétés. Mais cette chance ne peut s’exprimer pleinement que si nous garantissons la confiance dans les infrastructures qui la soutiennent. La cybersécurité n’est plus un sujet technique : c’est une condition de la liberté, de la stabilité et de la prospérité en Belgique comme en Europe.

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