Ce jeudi, un hommage à Jean Gol devait être rendu dans les locaux de l’Université de Liège. Ce moment de mémoire a été perturbée par des violences organisées par des mouvements de soutien à la Palestine, justifiées, selon ces même mouvements par le positionnement du MR sur cette question. Allant jusqu’à qualifier le Mouvement réformateur de parti d’extrême droite.
Lors de ces incidents, des violences physiques ont eu lieues sur des participants à cet évènement et des policiers ont été blessés.

C’est intolérable.

Le débat contradictoire est essentiel dans une démocratie. Le Mouvement Réformateur en est un acteur comme d’autres. Et il a le droit d’affirmer des positions qui vont aussi à l’encontre de ce que certains mouvements pensent. Ce n’est pas mal. C’est plutôt vivifiant pour notre démocratie qui a parfois accepter l’idée d’une forme de pensée unique consensuelle sur certains grands thèmes de sociétés.

Aller à l’encontre d’une uniformité de pensée, ce n’est pas nuire à la démocratie.
C’est au contraire, la nourrir. Notre démocratie n’est pas en train de s’éteindre, elle n’a jamais été aussi vivante
.

Jamais les débats n’ont été aussi intenses. Jamais les citoyens n’ont disposé d’autant de moyens pour s’exprimer, interpeller, manifester, revendiquer. La vitalité démocratique est là : dans les urnes, dans la rue, sur les réseaux sociaux, dans les assemblées. Elle n’est pas morte, elle bouillonne.

Mais elle doit rester respectueuse et responsable.
Evidemment, chacun doit balayer devant sa porte, à commencer par soi-même.

Quand la vitalité dérange

C’est justement parce que la démocratie est vivante qu’elle dérange certains. Une frange de militants, persuadée de détenir la vérité absolue, refuse d’accepter la pluralité des voix. Au lieu de se confronter par la parole, elle cherche à intimider, bloquer, empêcher. Elle brandit la bannière de la « justice » ou de la « protection des valeurs » pour mieux justifier ses coups et ses insultes.

Mais en réalité, cette posture est une contradiction : au nom de la démocratie, on tente d’imposer la pensée unique. C’est une logique disciplinaire, rassurante pour ceux qui s’y complaisent, mais totalement contraire à l’essence même de la démocratie.

La démocratie, c’est l’inconfort du désaccord

La démocratie n’est pas un consensus permanent. Elle est faite de débats âpres, de contradictions assumées, de compromis parfois frustrants. Elle suppose l’acceptation d’une règle de base : nul n’a le monopole de la vérité.

Tolérer la différence d’opinion n’est pas une faiblesse : c’est la condition pour que la démocratie existe. Au contraire, vouloir réduire la diversité des voix par la violence, c’est priver la société de son souffle, de son intelligence collective.

Mon étonnement face au silence

Dans ce contexte, j’avoue mon grand étonnement : comment se fait-il que les autres partis politiques n’aient pas condamné clairement cette violence ?

Quand des policiers sont blessés, quand des responsables politiques sont pris pour cible, il devrait y avoir un réflexe de démocrate, un front commun pour dire que cela est inacceptable. Or, ce silence interroge. Il laisse penser que certains, par calcul ou par complaisance, tolèrent l’intolérance.

Se taire face à la violence, c’est l’encourager. Et c’est surtout fragiliser la démocratie qu’on prétend défendre.

L’ultime expression de l’intolérance

La violence n’est pas la preuve d’une démocratie malade : c’est le symptôme d’une intolérance qui refuse de jouer le jeu démocratique. Ce n’est pas la démocratie qui faiblit, mais certains qui échouent à l’habiter pleinement.

En démocratie, il est normal de s’opposer. Il est normal de manifester. Mais il n’est jamais normal de frapper, d’insulter ou d’empêcher l’autre de parler. La violence est l’ultime expression de l’intolérance, et elle démasque ceux qui prétendent défendre la démocratie alors qu’ils cherchent, en réalité, à l’étouffer.

Conclusion

Les scènes de Liège ne doivent pas nous faire douter de la force de notre démocratie. Elles doivent au contraire nous rappeler que la démocratie est vivante, qu’elle fait place au conflit d’idées, qu’elle accepte la pluralité.

La vraie menace n’est pas la vitalité du débat, mais la tentation de l’étouffer par la peur et la pensée unique. C’est là qu’il nous faut être clairs : nous défendrons toujours la liberté de débattre contre l’intolérance de ceux qui voudraient la réduire au silence.

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